Réflexion prospective sur le “Statut d’artiste”

Réflexion prospective sur le “Statut d’artiste”

Actuellement, les discussions vont bon train pour tenter (une fois de plus!) de trouver un “statut” pour les artistes.

Une plateforme participative a été mise en place pour récolter des témoignages et proposer des solutions.

voir https://workinginthearts.monopinion.belgium.be/processes/statute

Voici la contribution de notre association dans le cadre de ce travail.

Aujourd’hui, le “Statut d’artiste” est un statut de chômeur géré par le fédéral.

Par contre, l’emploi et les mesures de mise à l’emploi sont gérées au niveau régional.

Dès lors, pourquoi le Statut d’artiste ne pourrait-il pas être octroyé par les régions…

A Bruxelles, Actiris gère les contrats ACS et en Wallonie, le Forem gère les APE.

ACS= Agent Contractuel Subventionné.

ACS pourrait devenir Artiste Contractuel Subventionné

Aujourd’hui, l’artiste est considéré comme étant au travail lorsqu’il a un contrat pour une prestation. (les cyniques diront: quand il joue)

Tout ce qui se fait en dehors des prestations, le vrai travail, se fait pendant les périodes de chômage et n’est donc pas valorisé, voire punissable…

Cela entretient l’idée que les artistes ne travaillent pas et qu’ils profitent du système.

Pour éviter ces préjugés et pour valoriser le travail des artistes, il serait judicieux que le statut ne soit pas assimilé au chômage.

Les artistes reconnus devraient bénéficier non pas d’allocations de chômage, mais bien d’allocations de travail avec un système type ACS.

Ainsi les artistes et créateurs qui disposent de petites asbl pourraient y travailler dans un cadre légal stable. Être employés dans ces structures qui factureraient les prestations comme une société facture du service et, en fonction de la facturation, participer à un FONDS COMMUN qui financerait ces contrats subventionnés.

Le suivi, la gestion des contrats et de la facturation des artistes, créateurs/ créatrices, techniciens/techniciennes qui ne disposent pas d’une structure pourraient être organisés avec des opérateurs type Smart, Dies, Jobyouself, qui alimenteraient ce fonds commun avec les revenus des prestations tout en assurant l’accompagnement administratif et financier.

La Fédération Wallonie Bruxelles pourrait y jouer un rôle important en attribuant à ce fonds commun une part claire de son budget qui serait destinée à l’emploi artistique.

Les Villes, Communes, Provinces qui disposent aussi de budget culturels et pourraient faire de même.

Ce Fonds pourrait aussi être alimenté par le privé si une formule de défiscalisation des dons y contribuait.

Ce fonds commun devrait être géré par des représentants de l’administration de la FWB, des représentants des régions wallonne et bruxelloise, des représentants de l’union des villes et communes, des provinces et des représentants des employeurs publics et privés du secteur et des représentant des fédérations d’artistes pour être crédible et efficient.

Leur premier travail serait de créer ce Fonds et de définir des règles de financement et d’accès au Statut avec l’aide de commissions sectorielles représentant les différentes disciplines artistiques en y englobant les techniciens.

Il serait possible de définir un montant minimum annuel à facturer pour les plasticiens, décorateurs, techniciens.. Ou un nombre défini de jours prestations pour les artistes de spectacles, techniciens, profs.

De permettre aux artistes émergents ou en manque de dates de prester des jours compensatoires pour les centres culturels, les musées, les académies et écoles d’arts, et organismes cotisants financés par la Région, les communes ou la FWB.

Cela donnerait aux artistes un ancrage local qui leur permettrait de collaborer avec le tissu associatif, de participer à la vie de leur région, à l’élaboration d’actions de sensibilisation à la culture, d’ateliers, de projets de quartier…

De porter la culture vers des publics qui n’ont pas la possibilité d’y accéder (CPAS, homes, prisons, centres fermés, IPPJ, écoles défavorisées)

… Et au final cela permettrai aux artistes, créateurs et créatrices, techniciens et techniciennes d’être reconnu pour ce qu’ils apportent plutôt que d’être dénigrés pour ce qu’ils coutent..

Ceci peut sembler être une utopie… mais le monde avance grâce à des utopies.